FAQ - Indices de référence

Pourquoi les organisations ne publient-elles pas les rendements et écarts-types de leurs fonds ou portefeuilles de fonds en même temps que ceux des indices de référence utilisés pour comparer les performances d’investissement?

Posez la question à votre conseiller. Je crois qu’on devrait le faire. Si je vous dis «Depuis un an notre fonds a eu un rendement de 14 % », ça paraît comme beaucoup et on pourrait être tenté de l’acheter. Mais si je vous dis que depuis un an la Bourse a fait du 18 %, ça change la perspective.
Si de par surcroît le premier fonds a un écart-type de 19 % et la Bourse en a un de 15 %, le fonds qui paraissait bien avec un rendement de 14 %, est un « bouffonds », car il a moins de rendement et plus de risque que son indice de référence. On a vu qu’on ne veut pas de « bouffonds » dans nos portefeuilles.
On devrait toujours publier les deux en même temps : le rendement et le risque des fonds et des portefeuilles de fonds ainsi que ceux de l’indice de référence. Sans cela, on peut faire dire n’importe quoi. C'est trompeur.
Publier toutes ces mesures serait d’une aide précieuse pour l’investisseur et aiderait le conseiller à mieux le servir. Ce serait positif.

Un jour, les organisations ne seront-elles pas obligées de faire des comparaisons avec des indices de référence?

OUI. Je crois comprendre que le Canada fait partie du «Global Investment Performance Standards» depuis janvier 2011. Si oui, cela veut dire que ce n'est qu’une question de temps avant qu’on exige aux organisations de publier les rendements et écarts-types des fonds et des portefeuilles de fonds avec ceux de l’indice de référence, et ce, depuis la création des fonds et portefeuilles de fonds, sans égard aux changements de noms. J’ai hâte que ça devienne une pratique courante.

Certains gestionnaires peu scrupuleux comparent-ils leurs fonds ou portefeuilles de fonds à des indices de référence qu’ils ont créés de toutes pièces, des indices faciles à battre, pour pouvoir dire «Nous avons encore une fois fait mieux que l’indice»?

Oui, tout à fait. Des enquêtes provenant de différents pays démontrent que c'est une pratique que l’on retrouve un peu partout. Dans le meilleur intérêt de l’investisseur, il faut que cette pratique cesse ?

Y a-t-il des indices de référence plus faciles à surpasser que d’autres en termes de rendements?

Oui. De la cinquantaine d’indices de référence que j’ai pu analysés et parvenant de différentes régions du monde, 2 des plus difficiles à dépasser en termes de rendements, sont les indices de l’Amérique latine et des pays émergents qui ont fait respectivement 300 % et 200 % depuis les 10 dernières années. Le hic, c'est qu’ils sont extrêmement volatils et si vous êtes obligés de décaisser lors d’une baisse boursière, vous allez perdre beaucoup.

Y a-t-il des indices de références qui sont très stables dans le temps, c'est-à-dire avec peu de volatilité?

Oui. À titre d’exemple, les indices de référence du Japon ou de MSCI World sont extrêmement stables. Le hic, c'est qu’ils ont des rendements cumulatifs d’environ moins 20 % depuis les 10 dernières années. En comparaison le S&P/TSX a fait plus de 110 %.

Quel pourcentage de fonds surpasse le rendement du S&P/TSX depuis 8, 4, 3, 2 et 1 an?

Selon un logiciel d’analyse de fonds, à peine 3 % des fonds. Ce n’est vraiment pas fort. On pourrait possiblement s’attendre à ce qu’environ la moitié des fonds d’actions fasse mieux et la moitié fasse pire que l’indice.

Quel est l’indice de référence le plus utilisé pour comparer le rendement des fonds et des portefeuilles de fonds?

Aux États-Unis, on utilise beaucoup le S&P 500 qui a un rendement cumulatif de +30 % sur les 10 dernières années. Le S&P 500 de la Banque du Canada, lui, fait du moins 20 % cumulatif sur la même période. Voyez-vous comment c'est facile de faire mieux que ces 2 indices (S&P 500) et s’en vanter ? Le vrai test selon moi en termes de rendements et de risques, c’est le S&P/TSX avec un rendement de plus de 110 % depuis les 10 dernières années.

Combien de portefeuilles maison surpassent le S&P/TSX à toutes les années depuis 5 ans?

Au moment d’écrire ce livre sur environ 1100 que j’ai pu évaluer, il n’y en a que 3 (oui, vous avez bien lu, 3) qui font aussi bien que le S&P/TSX en termes de rendements et de risques. J’espère que votre portefeuille est parmi ces trois-là. Sinon, vous pourriez demander à votre conseiller comment il pourrait mieux vous servir.  Il y a de la place pour amélioration.

Est-ce que les «iShares», les indiciels de sous-secteurs ou les FNB’s font mieux que l’indice de référence qu’ils reproduisent?

Ils sont faits pour reproduire l’indice qu’ils suivent. Généralement, ils ne font pas mieux. Mais dans ce livre, je vous montre qu’il est possible de bâtir des portefeuilles de fonds avec de plus belles performances d’investissement que les indiciels,  les « iShares » et les FNB’s.

Est-ce qu'on doit toujours comparer tous les fonds avec le S&P/TSX?

Non. Moi, je compare les fonds d’actions avec le S&P/TSX, mais les fonds à revenus avec un indice à revenus, comme le ML marché élargi canadien, un indice de référence à revenus difficiles à surpasser en termes de rendements et de risques. On doit aussi comparer les fonds équilibrés avec un indice équilibré qui pourrait être composé à 50 % du S&P/TSX et à 50 % du ML marché élargi canadien.

Est-ce qu'on doit toujours comparer tous les portefeuilles de fonds avec le S&P/TSX?

En principe, les portefeuilles de fonds audacieux devraient être comparés avec un indice de référence d’actions difficile à surpasser comme le S&P/TSX. Un portefeuille modéré avec un indice de référence modéré (disons à 50 % S&P/TSX et 50 % ML marché canadien élargi). Par contre, moi je suis dur et exigeant et j’exige que tous mes portefeuilles de fonds, même les plus conservateurs, aient plus de rendements avec moins de risques que le S&P/TSX. Voir le chapitre 2.

Dois-je utiliser le S&PTSX comme indice de référence si je suis dans un autre pays?

Non. Vous devez utiliser un indice qui convient pour votre pays. Cela n’empêcha pas que la  démarche de ce livre s’applique à tous les pays. Les graphiques, mesures, notions, tableaux,, analyses restent les mêmes peu importe le pays d’origine. Vous n’avez qu’à suivre la démarche en appliquant vos fonds et vos portefeuilles de fonds.

Pourquoi certains conseillers ne veulent-ils plus comparer la performance de leurs fonds ou FNB’s à des indices de références, parfois difficiles à surpasser ?

Je trouve cela coucou comme approche. Il n’est pas plus difficile de placer dans un fonds qui rapporte 12% avec le même risque que celui qui ne rapporte que du 5%. Et si le client ne veut pas mettre le plein 12% dans ses poches, il n’a qu’à donner l’excédent (7%) à une œuvre de charité, ou à une fondation, ou à un organisme qui fait de la recherche pour le cancer ou une autre maladie, ou à des gens abusés, ou des enfants démunis, etc. C’est l’occasion pour un client de faire une bonne action qui saura faire une marque dans son environnement. Personnellement, je crois que les firmes qui disent qu’elles ne cherchent pas à égaliser ou à surpasser des indices de références sont incapables de fabriquer des fonds avec 12% de rendement avec le même risque qu’un fonds avec 5% de rendement.

On se demande de combien en pourcentage deux fonds doivent augmenter pour récupérer de leurs pertes. Supposons que le premier fonds baisse de 50% et l’autre que de 10%. Le premier est donc beaucoup plus à risque que le deuxième.

Celui qui baisse de 50% doit augmenter de 100% et l’autre de 11,1%. Demandez à votre conseiller de vus en faire la démonstration. 

On se demande combien de temps cela prendra pour récupérer un capital dans le cas de l’exemple de la question précédente.

Si une bourse augmente de 10% par année et on oublie les effets composés, cela prendra dix ans pour que le premier récupère son capital (100%/10%) et seulement environ un an et un mois pour le deuxième (11,1%/10%). Tout cela pour dire que si vous sentez que le marché pourrait baisser, il vaut la peine d’être en mode de préservation du capital.